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32 ans après l’assassinat de Me Babacar Sèye : une plaie toujours ouverte dans la mémoire démocratique sénégalaise

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32 ans après l’assassinat de Me Babacar Sèye : une plaie toujours ouverte dans la mémoire démocratique sénégalaise

Le 15 mai 1993, Me Babacar Sèye, vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal, était assassiné à Dakar dans un contexte politique tendu. Trente-deux ans plus tard, cet acte demeure une énigme judiciaire et un traumatisme national.

Un crime politique aux répercussions durables

L’assassinat de Me Sèye est survenu peu après les élections législatives de 1993, dans un climat de contestation des résultats. Selon un rapport de la Commission internationale de juristes, l’événement s’est produit alors que le Conseil constitutionnel, dont Me Sèye était membre, devait proclamer les résultats définitifs des élections. Le président du Conseil, Kéba Mbaye, avait démissionné en mars 1993, laissant Me Sèye et ses collègues sous pression.

Des zones d’ombre persistantes

Bien que les auteurs matériels aient été condamnés, les commanditaires de l’assassinat n’ont jamais été identifiés. Le journaliste Abdou Latif Coulibaly, dans son ouvrage Sénégal, affaire Me Sèye : un meurtre sur commande, avance que l’assassinat était un acte politique prémédité, visant à déstabiliser l’État.

En 2000, le président Abdoulaye Wade a gracié les condamnés de l’affaire Sèye, suscitant l’indignation de nombreux Sénégalais. Cette décision a été perçue comme une tentative d’effacer ce crime de la mémoire collective.

Appels à la justice et à la mémoire

Des organisations de la société civile, telles que « Taxaw Temm », ont réclamé justice pour les victimes de crimes politiques, y compris Me Sèye. Elles dénoncent la loi Ezzan sur l’amnistie, qui empêche de rouvrir les dossiers sensibles comme celui-ci.

Un héritage moral et citoyen

Me Babacar Sèye reste une figure emblématique de l’intégrité et de l’engagement pour la justice au Sénégal. Son assassinat a marqué un tournant dans l’histoire politique du pays, soulignant la fragilité des institutions démocratiques face aux violences politiques.

Trente-deux ans après, la quête de vérité et de justice continue. Le souvenir de Me Sèye incarne l’exigence d’une démocratie transparente et respectueuse de l’État de droit.

Imam chroniqueur Babacar Diop

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