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Gestion des points bas à Tivaouane en hivernage, Les stigmates des inondations hantent le sommeil des populations

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SOURCE LE SOLEIL

Gestion des points bas à Tivaouane en hivernage

Les stigmates des inondations hantent le sommeil des populations

Depuis le Week-end pluvieux qui a plongé la quasi totalité du pays dans des inondations qui ont semé l’émoi, le déclanchement du plan Orsec a permis la mobilisation de grands moyens de pompage pour soulager les populations vivant au niveau des points bas.
A Keur Khaly, le bitumage d’un axe routier qui traverse le quartier est considéré, aujourd’hui, par les riverains comme la source de tout leur malheur, en hivernage. D’ailleurs, les habitants qui logent le long de cette route disent que c’est un cadeau empoisonné à raison d’une absence de réseau de canalisation intégrée pour évacuer les eaux en cas d’averse.
Dès que l’on s’engage sur l’axe routier, les stigmates des pluies diluviennes récentes sont visibles sur les murs de clôture fissurés, la peinture est nettoyée par les eaux. Parfois, on voit de grands trous percés pour faire sortir les eaux des maisons. Même s’il est possible de circuler sans patauger, le poto-poto gluant collé sur l’asphalte témoigne de l’ampleur des dernières inondations.
A coté d’un grand fromager s’ouvre une porte peinte en bleu ciel, un des domiciles les plus affectés. C’est là où loge Sokhna Diène Diop, la présidente de la fédération Ndimal Jaboot de Tivaouane qui travaille dans le social. « Vous voyez seul ce bâtiment surélevé a pu échapper à la furie des eaux sinon toute les autres parties de ma maison étaient remplies tout comme la route qui passe devant la maison. Nous étions tout simplement prisonnier des eaux ; en résumé » a-t-elle confié.
Selon elle, durant ces moments difficiles, une trentaine de camions hydro-cureurs affrêtés par Abdoulaye Ndiaye Ngalgou ont procédé au pompage des eaux. « Et, même le lendemain, lorsqu’il a plu trois camions du président de And Défar sont revenus nous aider pour effectuer sept rotations. Mais, après les dernières pluies tombées la semaine passée, les sapeurs-pompiers sont intervenus » a-t-elle déclaré.
Pour Sokhna Diène Diop et ses voisins, elles vivent dans cette situation depuis plusieurs années et à chaque hivernage, la psychose de voir leurs maisons envahies par les eaux de ruissellement après une forte pluie les hantent durant tout l’hivernage. « Franchement, nous sommes très fatigués physiquement mais aussi économiquement au vu des pertes récurrentes de nos biens immobiliers à chaque fois. Donc, il est temps qu’une solution durable soit trouvée par les autorités au plus haut niveau car, au plan local, on nous emmène quelques sacs de riz pour se donner bonne conscience tout en sachant que ce n’est pas cela le plus important pour l’écrasante majorité des familles touchées par les inondations à Keur Khaly » a-t-elle fustigé.
Sur cet axe, neuf maisons impactées ont été dénombrées. A cela s’ajoute l’insuffisance constatée dans l’éclairage public qui rend une très bonne partie de cette zone sombre la nuit avec tous les risques liés aux eaux stagnantes au bout de la route sur un espace laissé à la merci des charretiers qui y déversent des ordures. « Un cocktail écologique que nous dénonçons avec la dernière énergie » a affirmé Sun Thiam, une habitante de cette zone.
C’est pourquoi, ces dernières disent rendre grâce à Dieu pour l’accalmie constatée sur les pluies diluviennes. « En tout cas, faute d’espoir de voir ce problème pris à bras le corps par les autorités, nous nous en remettons à Dieu » ont-elles martelé. Du côté des jeunes, la colère est grande.
Selon eux, si leurs mamans ne les avaient pas dissuadés, ils auraient tout bonnement utilisé leurs pics et leurs pelles pour dégager l’asphalte pour que les eaux puissent s’infiltrer en partie et que le reste poursuive son chemin comme d’antan. Car, « avant la construction de la route, les eaux de pluies n’ont jamais stagnées ici, au point de créer ces désagréments subis pour les populations qui y logent » a précisé Moussa Diop, un habitant du quartier.
A Kouly, à proximité du poste transformateur, les populations disent remercier Mamadou Diop Sy qui, dès le premier jour, a envoyé des camions et venu lui-même superviser le début des opérations. « Le ;lendemain, lorsque la ciel a continué d’ouvrir ses vannes des camions d’Abdoulaye Ndiaye Ngalgou sont venus en renfort » a noté Oumar Diallo, un habitant de coin. « Ayant eu à leur disposition la logistique, les sapeurs-pompiers ont supervisé les opérations avec professionnalisme » a soutenu Oumar Diaw, un boutiquier qui travaille juste en face du poste transformateur.
Pour montrer l’angoisse dans laquelle vivent les populations de « Kouly-poste Courant », il suffit juste de regarder les portes des maisons qui sont toutes surélevées avec deux à trois rangs de briques pour éviter que les eaux n’arrivent dans les chambres en cas de fortes pluies. Outre désagrément s relatés par les populations et non la moindre demeure les travaux d’infrastructures de drainage des eaux sur ce point bas vers le réseau d’assainissement dont le regard se trouve aux abords de la maison de Serigne Mnasour Sy Borom Daarayi. « Nous dénonçons le retard dans l’exécution des travaux dû ; selon l’entrepreneur, au retard dans la livraison du matériel de tuyauterie par la mairie. Cela a pour conséquence d’exposer les personnes âgées et les enfants au danger permanent dû aux tranchées creusées qui se remplissent d’eau en cas de pluie » a dénoncé Oumar Diaw.
Face aux risques encourus chaque hivernage, les populations disent que leur seul espoir est d’avoir eu vent de l’intention du Khalife Général des Tidianes, Serigne Ababacar Sy Mansour d’agir, au-delà des travaux d’achèvement de la grande mosquée, sur l’amélioration du cadre de vie en termes d’assainissement et d’éclairage des environs. « Pour juguler ce mal vivre, il faut une étude exhaustive de la situation pour qu’une solution globale et durable puisse être trouvée pour l’évacuation des eaux de pluie en cas d’averse sur Tivaouane » a lancé le boutiquier, natif de Kouly. A Djidah, l’eau a fini de s’infiltrer tout comme à Fogny où les populations sont sur la même longueur d’ondes que partout ailleurs dans la commune de Tivaouane.

Les assurances de l’autorité préfectorale aux populations

En sus des actions de bonne volonté constatées, le plan Orsec lancé a pu prendre le relai pour parachever le travail. « Depuis lors, touchons du bois, les eaux ont été pompées avec des camions hydro-cureurs soulageant les populations des désagréments causées par l’envahissement des rues et souvent même des maisons » a confié le préfet du département de Tivaouane, Makane Mbengue.
Selon lui, même si le dispositif est piloté par le gouverneur, le côté opérationnel est géré par l’autorité administrative locale qui apprécie la situation et fait la demande logistique appropriée à la situation sur le terrain. « C’est dire qu’avec le plan Orsec, le contrôle et le suivi des points bas dans la commune se fait pour qu’à chaque fois que de besoin les eaux puissent être pompées à temps » a-t-il ajouté.
Le seul hic qui freine parfois les interventions des sapeurs pompiers à Djidah et Keur Khaly, c’est l’absence de déversoirs contrairement à Kouly et Fogny où les eaux sont déversées dans le réseau d’évacuation située à proximité du domicile de Serigne Mansour Sy Borom Daarayi.
« A part cela, nous pouvons dire qu’à Tivaouane, le dispositif mis en place est à mesure de prendre en charge l’évacuation des eaux de ruissellement au niveau des points bas en cas de pluies ; en pompant les eaux » a rassuré Makane Mbengue, le préfet..
Mbaye Ba

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