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Grain de sel du sociologue N 11, La famille sénégalaise est-elle toujours une cellule de prise en charge sociale ?

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Grain de sel du sociologue N 11
La famille sénégalaise est-elle toujours une cellule de prise en charge sociale ?
Cellule de base de la société, la famille possède de nombreuses fonctions, en particulier l’éducation primaire des enfants, une fonction économique, financière, patrimoniale, de solidarité, d’affection et de régulation de la sexualité. Bref, la famille est la première instance de construction et de prise en charge sociale des individus en société.
Reste à définir ce qu’est une famille. Selon l’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques), la famille désigne un ménage comprenant au moins deux personnes et constitué : soit d’un couple vivant au sein du ménage, avec le cas échéant son ou ses enfants appartenant au même ménage ; soit d’un adulte avec son ou ses enfants appartenant au même ménage (famille monoparentale). Avec tout cela, reconnaissons que la famille est un fait social qui varie d’une société à l’autre (la famille africaine n’est pas la famille occidentale) et d’une époque à l’autre (la famille de l’antiquité n’est pas la famille du 21e siècle). Ainsi, la famille sénégalaise traditionnelle était fondée sur le modèle des sociétés rurales. L’autorité et la propriété étaient uniques et contrôlées par le chef de famille. Le ménage était souvent de type élargi et comporte le patriarche, sa ou ses femmes, ses enfants ainsi que les épouses des fils du patriarche. Ce même modèle familial existe toujours, en dépit des mutations sociales qui n’ont pas manqué d’affecter la structure et les relations familiales traditionnelles.
Toutefois, de ce que la famille sénégalaise reste toujours une cellule de prise en charge sociale, morale et financière de ses membres en difficultés, jeunes ou âgés, il n’empêche qu’elle ne manque pas d’être affectée par la conjoncture économique morose.
En effet, c’est d’ailleurs l’un des facteurs qui explique la tendance à la dépendance financière et sociale des jeunes adultes vis-à-vis de leurs parents. Car, en raison, d’une part, des difficultés d’insertion professionnelle et/ou de l’allongement des études, ils peuvent rester longtemps sous tutelle de leurs parents, mais, d’autre part, même s’ils deviennent financièrement autonomes, pour les garçons, il leur serait difficile de prendre leur autonomie et de fonder leur propre famille (ménage) à cause des pesanteurs sociales. A cela s’ajoute les difficultés de beaucoup de jeunes adultes à relever leurs parents à l’issue de leur vie active. D’après l’ANSD, le taux de dépendance économique au Sénégal s’élève à 83,70%.
Par ailleurs, il semble vrai que l’absence ou la précarité des moyens de vie, traduite par la crise économique, ne fait que renforcer les difficultés de la famille à assurer correctement son rôle de prise en charge sociale de ses membres.
Cette question ô combien si pertinente mérite des études approfondies pour mettre en exergue à la fois les nouvelles formes familiales au Sénégal et les impacts de la crise économique sur les relations et la vie sociales dans les familles sénégalaises.
Par ailleurs, bien qu’il faille reconnaitre que les valeurs de solidarité, de partage et de soutien moral n’ont toujours pas disparu dans la société sénégalaise et plus particulièrement au sein des familles et des ménages sénégalais, l’on est en droit de s’interroger sur la capacité d’adaptation de la famille sénégalaise traditionnelle avec les exigences de l’environnement économique et culturel actuel ? Autrement dit, la crise économique dont-on parle n’est-elle pas un problème supplémentaire qui s’ajoute à d’autres problèmes de la famille traditionnelle sénégalaise, et qui sont liés aux mutations sociales contemporaines (la mondialisation, l’urbanisation, le passage de l’économie de subsistance à l’économie salariale, les réseaux sociaux, l’individualisme, le développement de l’activité professionnelle des femmes, etc.) ? Ce qui semble créer trois sortes de crises au sein des familles actuelles : une crise des modèles culturels entre les différents membres de la famille (contradiction des valeurs et des influences), une crise de la transmission des valeurs traditionnelles (crise de la socialisation) et une crise des attentes (manque de ressources et de compétences pour assumer correctement son rôle social d’époux, d’épouse, de père, de mère, de fils/fille, de frère, de belle-sœur, de belle fille, etc.).
En outre, force est de reconnaitre que la famille est une cellule sociale de première importance. Ainsi, elle joue un rôle d’amortisseur des difficultés économiques et sociales de ses membres. De ce point de vue, dans ce monde où la tendance est le bouleversement des normes sexuelles (masculin, féminin) et l’imposition de nouvelles formes familiales (homoparentalité et PACS), il semble urgent pour le Sénégal d’assumer son modèle familial en tenant compte à la fois des valeurs locales et des réalités économiques actuelles.
A défaut, on ne saurait éviter de subir les agressions culturelles de l’occident qui, à travers ses ONG, fait tout pour nous imposer son modèle de société. Ainsi veulent-ils disloquer la famille en créant des conflits inutiles entre l’homme et la femme d’un côté et entre les jeunes et les adultes de l’autre.
Pour sa part, l’Etat devrait accompagner les familles dans leur rôle de prise en charge sociale par la réduction du chômage des jeunes, par la revalorisation des niveaux de revenus des fonctionnaires, par la transformation structurelle de l’économie nationale et par une bonne politique sociale. En ce sens, le plein emploi est la meilleure manière de libérer les célibataires et de mettre fin à leur récent mouvement YEWWI CELIBATAIRES YI.
Accompagner les familles (Il faut un homme et une femme pour faire un couple), c’est permettre aux garçons d’être des garçons (virils, courageux et responsables) et préparés à assumer leurs futures responsabilités de garçons adultes (père de famille comme mission principale). C’est aussi une façon de permettre aux filles de rester des filles (affectueuses et humbles) et qu’elles soient outillées à assumer leurs futures responsabilités de filles adultes (mère de famille comme mission principale). Cela n’empêchera pas aux garçons d’être bienveillants et d’aider les femmes dans leurs taches féminines et aux femmes de travailler si elles le désirent afin d’accompagner de manière volontaire leurs maris dans leurs taches masculines.
Nous estimerions que dans ce choix de société où la femme accepte d’être femme et l’homme assume son statut de garçon, toute femme qui donne naissance à un bébé devrait bénéficier d’une subvention de la part de l’Etat.
Actuellement qu’on vient d’installer de nouveaux élus locaux à l’issue des élections territoriales du 23 Janvier 2022, il importe de penser à des politiques locales de soutien pour soulager les familles et les accompagner (en moyens et en compétences) dans leur rôle de prise en charge de leurs membres.
Cependant, nous ne saurions terminer cet article sur la famille sans partager notre point de vue sur le débat concernant le rejet de la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal.
Il faut dire que l’homosexualité n’est pas seulement un problème moral, mais aussi et surtout elle détruit la famille et constitue un frein à la survie de l’espèce humaine. C’est un choix de société qui ne repose sur aucune logique raisonnable. Accepter l’homosexualité au nom du droit à l’orientation sexuelle et refuser en même temps l’inceste au nom des bonnes mœurs relève tout bonnement de l’illogisme. Pis encore, même dans les pays acceptant ces unions, les études montrent un certain désaccord social sur le bien-fondé de cette institution. Tous les homosexuels n’y vivent pas forcément bien leur homosexualité, et leurs proches ne l’acceptent pas forcément.
Après l’avoir considéré comme une maladie à soigner, l’occident l’a érigé à la suite comme un choix libre de vie sexuelle, un comportement normal, voire une orientation sexuelle comme les autres, qu’il faut reconnaitre et respecter. Ainsi veulent-ils imposer cette vision du monde à tout le monde. Ce qui constitue une attitude ethnocentriste, sauvage, violente et contradictoire avec la civilisation de l’universel (le relativisme culturel, l’acceptation de l’autre et l’unité dans la diversité). On n’a pas besoin que tout le monde soit occidental pour faire un monde. Si l’occident se donne le droit d’être homosexuel au nom de ses valeurs, pourquoi veut-il refuser à d’autres sociétés le droit de choisir d’être hétérosexuel pour être en phase avec leur propre identité ?
Sans doute, nos pouvoirs publics sont en phase avec l’occident pour dérouler l’agenda de l’installation de l’homosexualité au Sénégal. Ainsi ont-ils signé des conventions dans ce sens.
Et le concept de genre, qu’ils essaient d’introduire progressivement dans le langage administratif et dans tous les domaines sous prétexte de l’égalité entre hommes et femmes, n’est qu’une manière de préparer une société favorable à l’homosexualité.
C’est pourquoi, nous n’avions aucun espoir à ce que la loi allait passer, même si elle peut être un filtre pour connaitre qui est qui. Et ce n’est pas seulement par les lois qu’ils essaient de dérouler l’agenda du genre. Mais ils travaillent par le biais d’acteurs culturels (cinéma, théâtre et musique), de leurs œuvres sociales (ONG) en Afrique et dans le secteur de l’éducation pour former une nouvelle génération favorable à cette nouvelle vision de la sexualité (Transformer nos garçons en tapettes et nos filles en garçons manqués). Rappelons que le genre veut simplement dire que le sexe biologique (masculin ou féminin) ne doit pas conditionner le statut social d’une personne dans la société et encore moins son orientation sexuelle légale.
Dès lors, voici des questions qui méritent d’être posées et auxquelles il faudra des réponses pour une lutte efficace contre l’homosexualité :
Est-ce que la criminalisation suffirait pour arrêter le fléau et l’agenda du genre au Sénégal ? Quel est l’état d’avancement de l’agenda du genre dans notre société et particulièrement chez la jeune génération ?
La sanction proposée dans le projet de loi (peine de cinq à 10 ans de prison ferme et d’une amende de 1 à 5 millions de francs) est-elle graduée à l’intensité de la gravité de l’acte homosexuel ? Quelles sont les mesures d’accompagnement après sa sortie (l’homosexuel) pour éviter qu’il ne récidive ?
Peut-on combattre le fléau de l’homosexualité et l’agenda du genre tout en continuant à dépendre de l’occident et à former nos enfants selon le modèle culturel occidental ?
Si l’homosexualité s’explique par des causes environnementales, quel est le rôle des parents pour protéger leurs enfants contre ce fléau?
Quel travail à faire pour arrêter l’émergence d’une nouvelle génération de tapettes (personne efféminée, sans courage, aux gouts de fille, etc.) et de tigresses (filles qui jouent des rôles de garçons)?
Quel travail à faire pour inculquer à nos femmes des valeurs de féminité (féminiser les filles) et pour éviter qu’elles ne prennent les garçons pour des rivaux plutôt que des partenaires ?
Quel est le rôle des religieux pour proposer un système éducatif alternatif par rapport au système scolaire occidental et à la porosité de notre environnement culturel ?
Quel discours sur l’homosexualité pour éviter l’effet de banalisation et/ou d’entrainement au niveau du public immature ?
Toutefois, force est de reconnaitre que le refus de la loi pour la criminalisation de l’homosexualité par les députés de la majorité a été déterminant dans ces récentes élections municipales. Avec les élections législatives qui pointent à l’horizon, l’enjeu actuel de la lutte contre l’homosexualité ne se trouve-t-il pas au niveau de la sensibilisation des populations à imposer leur volonté aux élus par le biais des urnes ?
Si les députés actuels ne veulent pas criminaliser l’homosexualité, le combat n’est-il pas de préparer le peuple à les démettre et à mettre d’autres personnes qui vont faire le travail ? En attendant l’élection présidentielle.

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